Donner aux parents proches et aux pauvres
Le lien de sang en Islam est sacré à condition qu'il joue en faveur de la consolidation des liens solidaires de la Communauté. Il faut vénérer ses parents, mais s'ils contredisent la foi en Dieu, il faut leur dire non fermement, Leur faire des dons, de préférence aux autres, est un moyen de les intégrer par la douceur à la Communauté. Rien ne doit être négligé pour agglomérer autour du noyau communautaire les muslim périphériques ; les liens de parenté conjugués avec les liens d'intérêt que constitue le don peuvent venir à bout des réticences.
On demande au Prophète quelle est la meilleure façon de donner. « Le meilleur don, répond-il, est celui fait à un parent proche, irrité contre vous ».
L'orphelin et le pauvre sont les victimes du désordre de la société, le don concurremment avec la justice les rendront au sentiment de sécurité compatible avec le sentiment de dignité. Ceux qui sont inquiets pour leur pain quotidien n'ont pas de dignité et ne peuvent s'engager dans une entreprise collective que si la vie en société signifie pour eux la fin de la misère.
Il est une sorte de don que le Prophète pratiquait beaucoup et que la Loi coranique distingue dans les dépenses financées par la zakat ; c'est le don pour faire aimer l'Islam. C'est le don fait aux nouveaux convertis encore incertains de leur nouvelle adhésion, encore totalement subjugués par l'avoir. Comme les mouslims périphériques, comme les orphelins et les pauvres, ils découvriront le visage fraternel de l'Islam en recevant, avec l'affection, la sécurité généreuse. C'est tout le programme d'aide fraternelle aux pays d'Afrique et d'ailleurs où l'Islam est récent ainsi qu'aux pays à minorité musulmane. Le problème de ces minorités persécutées est l'un des problèmes cruciaux qui attendent que la solidarité islamique vienne résoudre.
Extrait de "Révolution à l'heure de l'islam", Abdessalam Yassine